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26 octobre 2021 | Julie Robert
Mise à jour : 28 août 2024
Une équipe de l’INRS étudie les dynamiques des végétaux et de l’érosion dans une installation unique en Amérique du Nord.
Le canal hydraulique est une installation unique en Amérique du Nord qui a été créée pour l’optimisation, la création et la conception de protection des côtes, mais aussi l’aménagement côtier. | Photo : INRS
Récréer un marais de 60 mètres avec près de 7000 plantes dans un laboratoire peut sembler impossible, mais le canal hydraulique de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) est le seul endroit en Amérique du Nord capable de relever ce défi. Ce canal a été créé pour l’optimisation, la création et la conception de protection des côtes, mais aussi l’aménagement côtier.
Les professeurs Jacob Stolle et Damien Pham Van Bang, codirecteurs scientifiques du Laboratoire hydraulique environnemental (LHE), basé à Québec, travaillent sur un prototype d’écosystème de marais salants dans l’objectif de protéger les côtes canadiennes de l’érosion. Ils se sont vu octroyer une subvention de recherche sous le Programme collaboratif en recherche et développement d’un montant de 392 571 $ par le Conseil national de recherches Canada (CNRC), pour mener ce projet d’envergure sur trois ans.
« Ce projet financé par le CNRC va nous permettre de mieux comprendre l’interaction entre les vagues et la végétation pour protéger les berges au Québec », explique le professeur Jacob Stolle, chercheur principal du projet.
« L’idée est de mieux comprendre comment protéger et stabiliser l’environnement côtier avec les marais salants canadiens. »
Jacob Stolle, professeur à l’INRS
Cette étude sera la première à se concentrer sur des espèces végétales spécifiques au Canada. Elle cherchera à modéliser le profil complet du marais dans un cadre de laboratoire. De plus, l’étude examinera comment la dynamique individuelle des plantes contribue au comportement du marais dans son ensemble.
Les travaux de recherche vont se diviser en plusieurs étapes. L’équipe vient de finaliser la première série d’expériences au courant de l’été qui observait la croissance des plantes selon leur hauteur sur la berge. Au printemps 2022, ils prévoient de recréer ce milieu naturel à grande échelle afin de voir quel niveau de protection procure l’écosystème d’un marais salant dans des cas de tempêtes.
« Il y a quelques méthodes pour protéger les côtes de manière naturelle à l’aide des végétaux. Nous pouvons agir sur la protection côtière avec l’atténuation des vagues par la partie des plantes qui est à la surface du sol. Le système de racines joue également un rôle stabilisateur des sédiments », explique le professeur Stolle.
L’environnement côtier est une partie importante du paysage canadien et un moteur important de l’économie fédérale. Cependant, les pressions exercées sur ces environnements par l’intensification urbaine et le changement climatique ont augmenté les risques d’inondation et d’érosion et ont eu des répercussions importantes sur les habitats et les systèmes naturels.
Il est de plus en plus reconnu que les systèmes côtiers naturels, tels que les marais côtiers, les mangroves et les récifs coralliens, agissent comme « protection naturelle » contre les inondations, la résilience climatique et la stabilisation du littoral. On parle de solutions « basées sur la nature ».
Les gouvernements fédéral et provincial ont reconnu ces avantages et ont travaillé à l’élaboration de normes qui régissent la mise en œuvre de systèmes naturels en tant que systèmes de protection côtière.
« On essaie de mieux comprendre comment cet écosystème, qui est déjà une protection côtière naturelle, fonctionne pour pouvoir l’optimiser. »
Damien Pham Van Bang, professeur à l’INRS
« L’objectif est de faire émerger des technologies et des solutions de protection des berges en utilisant ces mécanismes naturels », conclut le professeur Pham Van Bang.