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10 juin 2021 | Audrey-Maude Vézina
Mise à jour : 4 février 2022
Une équipe de l’INRS s’intéresse à la relation entre la masse corporelle et le risque de développer une tumeur.
L’obésité addominale serait liée à un risque plus élevé de développer un cancer de la prostate agressif.
Le cancer de la prostate est la forme la plus répandue de cancer chez les hommes au Canada et la troisième principale cause de décès par cancer. Il semble que l’obésité abdominale soit liée à un risque plus élevé de développer un cancer de la prostate agressif. Cette association a été mise en évidence dans une étude dirigée par la professeure Marie-Élise Parent de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) et publiée dans la revue Cancer Causes & Control.
Au cours des années, plusieurs études ont démontré que l’obésité constituait un facteur de risque important quant au développement de cette forme de cancer. Afin d’approfondir le lien entre l’incidence de la maladie et la masse corporelle, l’équipe de recherche a analysé les données d’une enquête menée à Montréal entre 2005 et 2012. Elle a ainsi observé que l’obésité au niveau de l’abdomen entraînait un risque accru de cancer agressif.
« Mettre le doigt sur les risques de cancer agressif représente un grand pas dans la recherche en santé, car ce sont les plus difficiles à traiter. Ces données peuvent nous permettre de travailler en prévention, en surveillant de plus près les hommes présentant ce facteur de risque. »
Marie-Élise Parent, spécialiste en épidémiologie du cancer
Par ailleurs, la répartition même du gras sur le corps aurait un effet important sur le développement de la maladie. Qu’il soit localisé à l’abdomen ou réparti sur tout le corps, ses conséquences sur la santé peuvent être différentes. « L’obésité abdominale entraîne des variations hormonales et métaboliques pouvant favoriser la croissance des cellules cancéreuses hormono-dépendantes. Elle serait associée à une baisse de la testostérone, de même qu’à un état d’inflammation chronique lié au développement de tumeurs agressives », rapporte Éric Vallières, étudiant au doctorat à l’Université de Montréal qui mène son projet à l’INRS, et premier auteur de l’étude.
Le surpoids réparti sur tout le corps ne montrait pas la même corrélation que celui localisé à l’abdomen. Cela pourrait entre autres découler d’un biais de détection et de potentiels effets biologiques. « Chez les personnes obèses, la protéine qui permet de détecter les cancers à un stade précoce, l’antigène prostatique spécifique (APS), est diluée dans le sang. Cette hémodilution rendrait les cancers plus difficiles à détecter », explique le doctorant.
L’équipe de recherche soutient que des études futures portant sur le moment de l’exposition à l’obésité au cours de la vie devraient être priorisées. Également, une analyse plus approfondie de la répartition de la graisse corporelle permettrait peut-être d’en apprendre davantage sur les risques de développer un cancer de la prostate.
L’article « General and abdominal obesity trajectories across adulthood, and risk of prostate cancer : results from the PROtEuS study, Montreal, Canada », par Éric Vallières, Miceline Mésidor, Marie‑Hélène Roy‑Gagnon, Hugues Richard et Marie‑Élise Parent, a été publié en avril dans la revue Cancer Causes & Control. L’étude a reçu un soutien financier de la Société canadienne du cancer, de la Société de recherche sur le cancer, du Fonds de recherche du Québec – Santé (FRQS), du ministère de l’Économie et de l’Innovation et des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC).
La professeure Parent vient d’être nommée au Conseil scientifique du Centre international de recherche sur le cancer, une composante de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), pour un terme de 4 ans. La candidature de la professeure Parent a été proposée par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC). Cette nomination reconnaît son expertise dans le domaine et contribue au rayonnement de l’INRS dans la lutte contre le cancer à travers le monde.
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