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Ma recherche en série : le doctorat en écotoxicogénomique de Sarah Wallace

11 décembre 2020 | Sarah Wallace

Mise à jour : 22 juillet 2021

J’ai commencé à m’intéresser à l’écotoxicogénomique alors que j’étais assistante de recherche dans le laboratoire de la professeure Valérie Langlois, quand elle travaillait à Collège militaire royal du Canada, en Ontario.

Ma recherche en série : le doctorat en écotoxicogénomique de Sarah Wallace
Les Fous de Bassan et Sarah Wallace

C’est dans ce laboratoire que j’ai participé aux premières expériences testant la toxicité du bitume dilué (ou dilbit) sur les embryons de poissons et de grenouilles. En discutant des avenues possibles dans les projets d’étude sur les oiseaux et l’exposition aux hydrocarbures, je n’ai pas pu résister à la tentation de poursuivre moi-même la recherche ! C’est ainsi que mon parcours de doctorat a débuté au Centre Eau Terre Environnement de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS). Mon projet se déroule sous la direction de Valérie Langlois, professeure à l’INRS, et Shane de Solla, chercheur à Environnement et Changement climatique Canada (ECCC).

Le dilbit est un type de pétrole couramment transporté par pipeline, et jusqu’à récemment, nous en savions très peu sur sa toxicité pour la faune. De plus, avec l’augmentation du transport des produits pétroliers au Canada et dans le monde, le risque de déversement d’hydrocarbures augmente.

Grâce à l’écotoxicogénomique, une expertise qui utilise les techniques moléculaires, c’est possible d’étudier la toxicité de divers contaminants sur les organismes écologiques. Il est souvent difficile de caractériser à la fois l’exposition aux contaminants et leurs effets sur la faune dans des scénarios de terrain. Cependant, en faisant des recherches sur les espèces écologiquement et économiquement importantes, nous pouvons relier les expériences de laboratoire aux expositions réelles.

Ma recherche en série : le doctorat en écotoxicogénomique de Sarah Wallace
Du terrain au laboratoire

Travailler avec des oiseaux de mer

Avec le soutien d’ECCC, j’ai recueilli des œufs de cormoran à aigrettes dans des sites relativement propres du lac Ontario et des œufs de fous de Bassan de l’île Bonaventure, en Gaspésie. J’ai rapporté les œufs au laboratoire, puis je les ai exposés au dilbit avant de les incuber artificiellement. Lorsque la faune est exposée à des contaminants à une étape sensible de la vie, comme au stade de développement embryonnaire, des changements moléculaires peuvent interrompre l’expression normale des gènes. Le but de ma recherche doctorale est donc d’évaluer l’expression de milliers de gènes à la fois, avec des techniques transcriptomiques, pour identifier ces interruptions et caractériser les mécanismes moléculaires de la toxicité.

Ma recherche en série : le doctorat en écotoxicogénomique de Sarah Wallace
Sur le terrain

Dans mon domaine, l’étude des oiseaux de mer sauvages et des oiseaux aquatiques me permet d’aller dans des endroits assez intéressants pour collecter des échantillons, y compris des colonies isolées que le grand public n’a pas la chance de visiter. Certains endroits offrent des vues spectaculaires, avec des baleines ou des oiseaux nichant aussi loin que le regard peut porter. Mais tout n’est pas serein ! Le bruit, y compris les cris et les éclats d’une colonie, peut parfois être assourdissant. Sans parler de l’odeur des oiseaux de mer, du guano et des poissons en décomposition. Mais je ne changerais rien à l’expérience de l’étude des spécimens dans leur habitat !

À cause de la COVID-19, je n’ai pas pu faire de travail de terrain cette année et collecter des œufs d’oiseaux sauvages pendant leur courte saison de reproduction. Par conséquent, je travaillerai avec des œufs de poule, une espèce modèle en toxicologie. Semblable à la recherche d’une aiguille dans une botte de foin, je suis excitée à l’idée de générer de nombreuses données en utilisant des techniques transcriptomiques pour rechercher des biomarqueurs de l’exposition au pétrole et des effets chez plusieurs espèces d’oiseaux.


À propos de Sarah Wallace

Sarah Wallace commence sa 3e année de doctorat en sciences de l’eau. Titulaire d’une maîtrise en biologie de la conservation et d’un baccalauréat en biologie à Queen’s University (Kingston, Ontario), elle est récipiendaire de la bourse d’études supérieures du CRSNG et d’une bourse du réseau Foncer PURE. Depuis 2020, elle est l’une des conseillères des étudiants de Canadian Ecotoxicity Workshop. Elle s’intéresse à la vulgarisation scientifique et a cofondé Dispatches from the Field, un blogue dont elle est coéditrice.


Pour en savoir plus sur ses projets :

twitter.com/sjwallace06
https://dispatchesfromthefield.ca


Ma recherche en série présente des projets de maîtrise et de doctorat à l’INRS. Les textes sont rédigés par les étudiant(e)s et révisés par le Service des communications.