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22 juin 2023 | Sophie Laberge
Mise à jour : 4 mars 2024
La professeure Virginie Hébert reçoit un prix de l’APFUCC.
Professeure à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), Virginie Hébert s’est vue décerner le Prix du meilleur livre 2023 de l’Association des professeur.e.s de français des universités et collèges canadiens (APFUCC) pour l’ouvrage L’anglais en débat au Québec : mythes et cadrages. Le livre, publié aux Presses de l’Université Laval, propose un panorama historique reliant des enjeux contemporains à une histoire fascinante et peu connue sur la perception de l’anglais comme langue universelle, notamment en science.
« C’est un honneur de recevoir ce prix. Je me sens particulièrement touchée qu’après l’accueil chaleureux qu’il a reçu au Québec, mon livre suscite désormais l’intérêt dans la francophonie canadienne. »
Virginie Hébert, professeure au Centre Urbanisation Culture Société
Le Prix du meilleur livre de l’année de l’APFUCC reconnaît l’excellence d’un ouvrage publié en français ou en anglais et portant sur la langue, les littératures ou les cultures francophones au Canada, en France ou ailleurs dans le monde. L’ouvrage a été sélectionné par le jury pour son argumentation efficace et sa démonstration de maints stéréotypes et lieux communs sur l’hégémonie supposée de l’anglais. Le prix a été décerné lors du colloque de l’APFUCC, le 29 mai dernier à l’Université York à Toronto.
Anglais intensif, immersion, bains linguistiques : que retenir de cette incessante discussion sur l’enseignement de l’anglais au Québec ? Décrit tantôt comme la langue de Lord Durham, langue qui opprime et menace, tantôt comme l’outil du 21e siècle ou de l’ouverture au monde, l’anglais fait débat.
Pour cet ouvrage, la chercheuse a examiné près de mille documents pendant sept ans. Au cœur de ses recherches, une question qui fait l’actualité depuis des dizaines d’années au Québec : avons-nous toujours discuté de l’anglais dans les établissements d’enseignement au Québec ? Et plus largement : avons-nous toujours perçu l’anglais comme la langue universelle du savoir ?
Virginie Hébert remonte le fil des discours tenus sur l’enseignement de l’anglais au Québec depuis plus d’un siècle. Dépouillant journaux, débats parlementaires, communiqués et rapports, elle trace la genèse des idées perçues et reçues et décrit avec brio les façons dont nous cadrons aujourd’hui nos prises de position pour les rendre légitimes. Chemin faisant, l’autrice montre pourquoi la discussion publique sur l’enseignement de l’anglais est le terrain d’une lutte hautement significative pour l’avenir du Québec.
« Les lecteurs convaincus que tout avait été dit au Québec sur le sort du français et ses rapports avec l’anglais en seront quittes pour une bonne surprise en lisant cet ouvrage de Virginie Hébert. L’auteure renouvelle littéralement ce débat en le situant dans une perspective et une problématique qui rafraichissent et relancent la réflexion. »
L’historien et écrivain Gérard Bouchard dans la préface qui accompagne le livre.
Les recherches de Virginie Hébert portent sur les inégalités et les enjeux communicationnels, socioculturels et sociolinguistiques liés au numérique. Pendant son parcours, elle a collaboré à différentes recherches sur la désinformation en ligne, la maturité numérique des entreprises de presse et la simplification des communications à l’ère numérique. Parallèlement, ses travaux sur le cadrage du débat linguistique québécois font aussi partie de sa démarche scientifique.
La chercheuse est membre de l’Unité mixte de recherche INRS-UQAR sur la transformation numérique en appui au développement régional.
Écouter le balado avec la professeure Virginie Hébert sur l’ouvrage L’anglais en débat au Québec.