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19e édition de l’Université nomade : « Raconte-moi le territoire – Tipatshimushtu ne nutshimit »

21 juin 2024

Mise à jour : 21 juin 2024

L’événement basé sur le partage des savoirs s’est tenu à Shipit pour une semaine d’échanges, de présentations, de performances et de récits.

Photo : Réseau DIALOG

Pour sa 19e édition, l’Université nomade a réuni plus d’une cinquantaine de personnes venues de plusieurs villes, régions et communautés autochtones territoriales pour partager la mémoire d’un peuple et ses connaissances sous le thème « Raconte-moi le territoire – Tipatshimushtu ne nutshimit ». L’événement qui a eu lieu du 16 au 21 juin à Shipit sur le territoire de la Première Nation innue de Uashat mak Mani-utenam, s’est terminé par une célébration dans le cadre de la Journée nationale des peuples autochtones.

L’Université nomade est chapeautée par le Réseau DIALOG, une organisation ancrée à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS). Cet événement est le résultat d’une collaboration de tous les instants avec ITUM (Innu takuaikan Uashat Mani-utenam) et l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT).

Grâce à sa formule interactive et participative, l’Université nomade favorise le partage des savoirs autochtones et universitaires autour d’enjeux sociétaux. Chaque année, les activités rassemblent à la fois des chercheuses et chercheurs, des étudiantes et étudiants, des spécialistes de différents horizons, des leaders et des détentrices et détenteurs de savoirs autochtones.

Parmi les personnes présentes, plus de la moitié représentait la relève étudiante; ce groupée était accompagné par la professeure Carole Lévesque, à la tête du Réseau DIALOG, par la professeure de l’INRS Nancy Wiscutie-Crépeau et par le professeur Sébastien Brodeur-Girard de l’UQAT. Ces derniers sont membres de l’Unité mixte de recherche INRS-UQAT en études autochtones | INRS.

« Une fois de plus l’Université nomade a atteint ses objectifs d’apprentissage, de formation et de mobilisation des connaissances. La formule demeure unique puisqu’elle privilégie la rencontre de systèmes de savoirs différents et s’efforce de créer les conditions propices au partage et à une réconciliation active. »

Carole Lévesque, professeure à l’INRS

« L’Université nomade va bien au-delà d’un simple événement académique; c’est une expérience humaine profonde qui renforce les liens intergénérationnels. Les aîné.e.s transmettent des enseignements aussi bien aux étudiant.e.s qu’à nous. C’est un privilège pour moi d’assister à ça. »

Heidi Vachon, directrice adjointe, développement et recherche, Secteur de l’éducation d’ITUM

La transmission et l’enseignement au cœur de la réflexion

Pour cette nouvelle édition de l’Université nomade, des aînées et aînés innus de Uashat mak Mani-utenam, de Unamen-Shipu et du Lac-John sont venus s’exprimer et échanger avec les participantes et participants. Ces voix détentrices de savoirs ancestraux se sont fait entendre tout au long de l’événement, à l’intérieur du shaputuan – une grande tente traditionnelle autochtone – installé spécialement pour l’occasion. La bannique cuite dans le sable et le saumon rôti sur le feu ont agrémenté les repas et les collations partagés par les participantes et les participants.  

Photo : Réseau DIALOG

Les aînées et aînés innus côtoient une forte délégation du secteur éducatif de ITUM, responsable de l’enseignement et du curriculum innu-aimun dans les écoles de Uashat mak Mani-utenam.

« Je suis particulièrement fier de participer à cette édition de l’Université nomade qui regroupe de nombreux aîné.e.s innus de plusieurs communautés de notre territoire. Je suis encore aujourd’hui un apprenant auprès de ces hommes et de ces femmes qui ont travaillé sans relâche et avec courage à garder nos traditions vivantes. Nous leur devons beaucoup, il ne faut pas l’oublier. »

Denis Vollant, aîné de Uashat mak Mani-utenam et étudiant à la maîtrise en éducation autochtone, programme sur mesure, à l’INRS

C’est avec cette vision de la transmission intergénérationnelle que les grands changements des dernières décennies, de la vie nomade à la vie sédentaire, de l’éducation en territoire à l’école contemporaine, ont été abordés au fil des différentes activités.

Photo de la professeure Nancy Wiscutie-Crepeau

« Les sessions de l’Université nomade proposent aux étudiant.e.s un environnement propice à de nombreux apprentissages. Ces moments riches en connaissances de toutes natures leur permettent de découvrir les cultures autochtones mais également de s’instruire de leurs responsabilités en tant que chercheuses et chercheurs en devenir dans le domaine des études autochtones. »

Nancy Wiscutie-Crépeau, professeure à l’INRS et membre de l’Unité mixte de recherche INRS-UQAT en études autochtones

« L’Université nomade permet de créer un milieu d’apprentissage unique et exceptionnel, où les savoirs et les expériences des personnes aînées autochtones peuvent dialoguer avec les réflexions issues du monde universitaire. C’est un moment privilégié pour échanger tant avec ces dernières que des gens de tous âges. C’est très inspirant! »

Sébastien Brodeur-Girard, professeur à l’UQAT et membre de l’UMR INRS-UQAT en études autochtones

À propos de l’Université nomade

Le programme de formation de l’Université nomade a été mis sur pied en 2007 par le Réseau DALOG afin de permettre la rencontre entre savoirs scientifiques et savoirs autochtones. Depuis lors, ses différentes éditions ont regroupé plus de 1 500 personnes dont près de la moitié provenaient de diverses Nations autochtones.

Formule unique d’apprentissage, l’Université nomade est aussi un espace privilégié d’échange et de réflexion, un temps consacré à la reconnaissance des cultures et des systèmes de savoirs autochtones.