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La recherche au bénéfice des phytotechnologies

17 février 2022 | Audrey-Maude Vézina

Mise à jour : 20 juin 2022

La directrice du Centre Eau Terre Environnement, Louise Hénault-Ethier, et la diplômée de l’INRS, Sixtine Hauchard, apportent leur expertise au Forum sur les infrastructures végétalisées.

Un bassin de rétention installée près des Laboratoires pour l’innovation scientifique et technologique de l’environnement (LISTE) de l’INRS.

Toits verts, bassin de rétention et marais filtrant, les phytotechnologies rendent des services écologiques importants. Créées par l’humain, ces infrastructures vivantes font de nos villes des écosystèmes. « On passe d’un milieu bétonné à un milieu de vie qui épure l’air, filtre l’eau et rafraîchit tout en offrant un habitat pour la biodiversité », souligne Louise Hénault-Ethier, professeure associée et directrice du Centre Eau Terre Environnement de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS).

Elle rappelle que, malgré les évidences scientifiques sur les bienfaits des phytotechnologies, certains enjeux économiques freinent encore leur implantation. C’est d’ailleurs le thème qu’elle aborde lors de sa participation au Forum sur les infrastructures végétalisées, le 17 février 2022.

« En ce moment, on ne voit que les coûts d’installation et d’entretien, et non les bénéfices indirects pour les milieux urbains. On a donc besoin de chiffrer la valeur des services écologiques. »

Louise Hénault-Ethier, chercheuse spécialisée en solutions inspirées de la nature.

Elle donne l’exemple d’un toit vert qui permet de retarder le débordement des égouts, en plus de réduire les frais de climatisation.

L’expertise de l’INRS aide à chiffrer ces services écosystémiques et développer des outils d’aide à la décision. L’établissement universitaire forme du personnel hautement qualifié qui va non seulement étudier l’efficacité des phytotechnologies, mais également les optimiser et les déployer.

Par ailleurs, Louise Hénault-Ethier met l’accent sur le rôle des scientifiques de l’INRS pour démystifier les préjugées grâce à leurs recherches. « Prenons l’exemple des bassins de rétention. Le public pense que l’eau qui s’infiltre dans le sol fera craquer le béton ou que le bassin est inutile l’hiver à cause du gel. Mais c’est faux, lorsque les installations sont bien conçues », soutient-elle.


De la théorie à la pratique

Sixtine Hauchard

Sixtine Hauchard, récemment diplômée d’une maîtrise professionnelle en sciences de l’eau, travaille justement à démontrer l’efficacité d’une phytotechnologie bien particulière : les marais filtrants. Ces installations traitent les eaux pluviales selon une combinaison de processus physiques, chimiques et biologiques engendrés par les plantes.

Son projet, entamé lorsqu’elle était stagiaire chez Agiro, se déroule dans le bassin versant de la rivière Saint-Charles, au nord de Québec. L’organisme a noté un problème de qualité de l’eau, il y a quelques années, dû au ruissellement urbain. Depuis la mise en activité du marais en 2020 et dans le cadre d’un programme de suivi des ouvrages de gestion des eaux pluviales, Sixtine Hauchard procède au suivi de la qualité de l’eau qui arrive dans la rivière Saint-Charles. « Nous analysons les quantités d’eau retenues par le marais et les paramètres physicochimiques afin de caractériser tout ce qu’on évite en contamination », explique-t-elle. 

Lors du Forum, Sixtine Hauchard, maintenant chargée de projets en gestion durable des eaux pluviales chez Agiro, présentera ses résultats prometteurs quant à la qualité de l’eau améliorée grâce au marais et aux végétaux qui s’y trouvent.

« Nous voulons que cette infrastructure serve d’inspiration pour les projets futurs ! »

Sixtine Hauchard


Des travaux à l’avant-plan

À l’INRS, la professeure Sophie Duchesne et les professeurs Damien Pham Van Bang et Jacob Stolle cherchent également à montrer l’efficacité des phytotechnologies. Leurs travaux sont mis de l’avant dans une capsule réalisée par Maxime Fortin Faubert, en collaboration avec l’INRS, la Société québécoise de phytotechnologie et la Fondation David Suzuki.

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Une première capsule sur les infrastructures végétalisées est disponible ici.