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Les cinq nouvelles unités mixtes de recherche (UMR) de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) porteront sur des thématiques prioritaires et stratégiques pour le Québec, soit les matériaux et les technologies pour la transition énergétique, la cybersécurité, la transformation numérique en appui au développement régional, la santé durable, ainsi que les études autochtones.
L’INRS est composé de quatre centres de recherche et de formation interdisciplinaires, situés à Québec, à Montréal, à Laval et à Varennes, qui concentrent leurs activités dans des secteurs stratégiques. Sa communauté compte plus de 1 500 membres étudiants, stagiaires postdoctoraux, membres du corps professoral et membres du personnel.
L’INRS a lancé aujourd’hui cinq UMR en partenariat avec cinq universités du Réseau de l’Université du Québec : l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), l’Université du Québec en Outaouais (UQO), l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) et l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT). L’annonce virtuelle s’est tenue notamment en présence de la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, de la présidente du Réseau de l’UQ, Johanne Jean, ainsi que des chefs d’établissements des universités partenaires.
Né d’une collaboration interuniversitaire unique au Québec, ce projet d’envergure vise à créer et à consolider des pôles de recherche et d’innovation sur le territoire québécois, et plus spécifiquement en région, grâce à l’action concertée de l’INRS et des cinq universités partenaires. Il est rendu possible grâce à l’octroi d’un financement initial du gouvernement du Québec de 15 millions de dollars et il permettra la création de 15 postes de professeures ou professeurs supplémentaires à l’INRS, soit trois par UMR. Ces nouveaux membres du corps professoral seront localisés dans chacune des universités partenaires du Réseau de l’UQ.
« Je suis très heureuse de voir ce projet se concrétiser. Les nouvelles unités mixtes de recherche abordent des thèmes porteurs dans notre société. Ce type de structure s’inscrit en droite ligne avec l’une des idées fortes issues des travaux sur l’université du futur : favoriser la collaboration interordres et entre les universités pour donner plus d’espace à la recherche et à l’enseignement interdisciplinaires et intersectoriels », a déclaré la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann.
« De façon audacieuse, ce projet puise à l’ADN du réseau de l’Université du Québec. Par la mise en commun des ressources et en suscitant des collaborations entre des personnes, entre des établissements, entre des territoires, les UMR enrichissent la force collective en recherche pour faire grandir tout le Québec », souligne Johanne Jean, présidente de l’Université du Québec.
Pour Luc-Alain Giraldeau, directeur général de l’INRS et initiateur du projet, la mise sur pied de ces cinq UMR est le fruit d’un travail de collaboration interuniversitaire unique au Québec.
« La particularité de ce projet est son ampleur et ses retombées en région. En effet, chaque UMR permettra de réaliser de la recherche de haut niveau et de former du personnel hautement qualifié dans cinq domaines scientifiques où il existe des besoins sociétaux importants. De plus, plusieurs étudiantes et étudiants seront formés dans le cadre des projets de recherche et d’études menées au sein de chaque UMR située en région ».
Luc-Alain Giraldeau, directeur général de l’INRS
L’INRS et l’UQTR ont entrepris, de concert, de mettre en place une UMR sur la thématique du développement de matériaux et de technologies avancés au service d’une économie décarbonée. L’UQTR est déjà très engagée dans le Plan d’électrification et de changements climatiques (PECC) et possède une réputation internationale et des infrastructures majeures facilitant la transition énergétique. Les travaux effectués en ce sens à l’Institut de recherche en hydrogène (IRH) et à l’Institut d’innovations en écoproduits, écomatériaux et écoénergie (I2E3) en sont un bon exemple. Du côté de l’INRS, le Centre Énergie Matériaux Télécommunications, à Varennes, et le Centre Eau Terre Environnement, à Québec, regroupent l’une des plus grandes masses critiques de scientifiques spécialisés dans le développement de matériaux avancés et de technologies vertes, ainsi que des infrastructures de classe mondiale, uniques au pays. Forte d’une telle collaboration autour d’expertises pleinement complémentaires, cette UMR renforcera les régions de la Mauricie et du Centre-du-Québec en tant que pôles d’excellence dans le domaine de la transition énergétique, notamment en s’attaquant aux enjeux du stockage et de la conversion d’énergie et à la valorisation des gaz à effet de serre.
Pour Christian Blanchette, recteur de l’UQTR, « la création d’une telle UMR, qui permet de faire converger les expertises de pointe de l’INRS et de l’UQTR dans un domaine de recherche hautement prometteur pour le Québec, est une excellente nouvelle pour la Mauricie et le Centre-du-Québec. En mettant au centre de sa programmation de recherche les enjeux liés à la transition énergétique et au développement d’une économie moins dépendante en carbone, cette UMR pave la voie à une recherche en partenariat de pointe, apte à répondre aux défis énergétiques d’aujourd’hui, et de demain ».
L’INRS et l’UQO développent une UMR sur le thème de la cybersécurité. À l’INRS, le Centre Énergie Matériaux Télécommunications regroupe plusieurs experts de réputation mondiale en télécommunications, spécialisés, entre autres domaines, dans le développement de technologies numériques. La création de cette UMR témoigne de la volonté de l’INRS de se structurer dans cette orientation de recherche stratégique. L’UQO est active dans le domaine de la cybersécurité depuis 20 ans avec son Laboratoire de recherche en sécurité informatique et est déjà engagée dans la formation en cybersécurité avec un programme de deuxième cycle qui s’adresse à des professionnels ou des personnes qui veulent parfaire leurs connaissances dans les différents aspects de la cybersécurité. L’UQO prévoit enrichir prochainement son offre de formation d’un nouveau baccalauréat et d’une maitrise en cybersécurité. Les enjeux de la sécurité numérique occupent une place prédominante et les besoins en cybersécurité sont en croissance exponentielle. Ce projet s’inscrit d’ailleurs dans une logique régionale de développement d’une masse critique de chercheurs et chercheures et de main-d’œuvre qualifiée permettant de mieux répondre aux enjeux politiques, stratégiques et économiques liés à l’intégrité des systèmes d’information de l’Outaouais, du Québec et du Canada.
« Cet important partenariat INRS-UQO permettra à l’Outaouais de devenir un pôle national de recherche et d’innovation en cybersécurité, notamment dans le cadre du projet de Zone d’innovation de Gatineau, qui se situe au centre même d’un écosystème recherche-industrie appelé à répondre aux besoins croissants de sécurité numérique », a précisé la rectrice de l’UQO, Murielle Laberge.
L’INRS et UQAR mettent sur pied une UMR ayant pour objet la transformation numérique, soit la diversification et l’intégration des technologies numériques dans des secteurs d’activité variés – tels que l’éducation, la culture, les affaires, les technologies vertes, le manufacturier et la santé, afin de soutenir le développement, à la fois social, culturel et économique, des régions. À travers l’avancement et le transfert des connaissances ainsi que la formation d’une relève qualifiée, l’UMR INRS-UQAR contribuera à favoriser l’appropriation du numérique à l’échelle humaine et incidemment l’exploitation du potentiel et des occasions qu’entraîne l’ère numérique pour le développement des collectivités régionales.
« La création des unités mixtes de recherche permettra la mise en commun d’expertises de constituantes de l’Université du Québec dans une approche novatrice. Cette synergie favorisera la formation d’une relève de pointe ainsi que l’avancement, le transfert et l’appropriation des connaissances dans des domaines clés pour le développement des régions et du Québec dans son ensemble », indique le recteur de l’UQAR, François Deschênes.
L’INRS et l’UQAC créent une UMR dans le domaine de la santé durable, pour la prospérité collective face aux grands enjeux de société, principalement dans les domaines des déterminants génétiques et épigénétiques, ainsi que de la chimie thérapeutique. L’UQAC a récemment mis en place un Centre de recherche en santé durable qui se compose de deux thématiques dont l’une correspond à cette UMR. Pour sa part, l’INRS occupe une place importante dans l’écosystème de la recherche québécoise en santé avec son Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie à Laval. Avec l’ajout de trois membres du corps professoral de l’INRS dans ce domaine stratégique, la région du Saguenay – Lac-Saint-Jean, déjà reconnu comme pôle national de recherche en santé durable, entend consolider et bonifier le leadership du Québec dans ce domaine.
Du côté de l’UQAC, le recteur par intérim, Ghislain Bourque explique que l’UQAC tire une très grande fierté de ce partenariat avec l’INRS. Grâce à cette UMR, elle peut espérer le meilleur pour un leadership québécois dans le domaine de la santé durable. « Un domaine qui, en faisant appel à plusieurs secteurs (génétique, sciences de la santé, sciences humaines et sociales, mathématiques-informatique), répond au besoin de la population et fournit un socle à la prospérité économique. En la circonstance, la venue de chercheur(e)s de l’INRS à l’UQAC renforcera notre capacité de recherche et d’encadrement d’étudiant(e)s aux cycles supérieurs. De plus, nous serons en mesure de multiplier nos interactions avec les milieux de pratique, ce, dans un continuum de recherche à forte valeur ajoutée, s’échelonnant du gène au médicament. Il va sans dire que c’est une excellente nouvelle pour l’UQAC ainsi que pour la région ».
L’INRS et l’UQAT développent une UMR au carrefour des savoirs scientifiques et autochtones. L’UQAT dessert une importante population autochtone et exerce une position de leader en recherche, en formation et en services pour, par et avec les peuples autochtones. L’INRS a aussi développé une vaste expertise des questions autochtones au Centre Urbanisation Culture Société. L’objectif de cette UMR est de renforcer l’Abitibi-Témiscamingue comme pôle d’excellence en recherche sur les questions autochtones, touchant entre autres l’éducation, le territoire, l’autodétermination, la revitalisation des langues autochtones et l’urbanité contemporaine, en générant une coconstruction de savoirs qui profiteront à l’ensemble du Québec.
« La création de l’UMR représente une nouvelle étape importante pour l’UQAT et l’INRS. Depuis sa création, le partenariat privilégié avec les peuples autochtones est un incontournable du développement de notre université. Acteur précurseur sur la scène provinciale et nationale, cette priorité a permis à l’UQAT de développer une expertise reconnue en enseignement et en recherche pour, par et avec les Autochtones. L’UMR pourra compter sur l’appui de l’ensemble de nos experts, notamment ceux œuvrant au sein de l’École d’études autochtones », ajoute le recteur de l’UQAT, Vincent Rousson.