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L’INRS signe l’engagement Nature Positive et reconnaît sa responsabilité en matière de conservation de la biodiversité.
L’engagement soumet entre autres les universités à réaliser un état des lieux et à se fixer des objectifs atteignables et mesurables pour la préservation et le rehaussement des milieux naturels. PHOTO : CASEY HORNER, UNSPLASH
L’Institut national de la recherche scientifique (INRS) rejoint dix universités québécoises qui font front commun et signent l’engagement Nature Positive, devenant ainsi l’un des établissements fondateurs de ce mouvement international qui regroupe 117 établissements d’enseignement et de recherche dans le monde.
Initiée par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et l’Université d’Oxford, la Nature Positive Universities Alliance permet aux universités signataires de reconnaître le rôle essentiel des établissements d’enseignement et de recherche dans la lutte contre le déclin de la biodiversité et pour la restauration et le rehaussement écologiques.
En s’unissant au mouvement, les universités québécoises affirment aussi qu’elles ont une responsabilité quant à la crise de la biodiversité et, surtout, qu’elles font partie de la solution.
« Avec cette initiative, l’INRS s’engage à analyser les effets sur les écosystèmes de ses futurs projets. En tant que lieu de création et de diffusion des savoirs, nous avons un rôle à jouer dans la formation d’une relève citoyenne engagée et outillée. C’est ce qui nous permettra de faire face aux enjeux environnementaux d’aujourd’hui et de demain. »
— Luc-Alain Giraldeau, directeur général de l’INRS
L’engagement soumet entre autres les universités à réaliser un état des lieux et à se fixer des objectifs atteignables et mesurables pour la préservation et le rehaussement des milieux naturels. Les membres doivent aussi mettre en place des actions pour atteindre ces objectifs et user de leur influence pour les atteindre et rendre compte chaque année des progrès accomplis.
Comme établissement d’enseignement et de recherche, l’INRS peut agir sur plusieurs tableaux pour protéger la planète et offrir des milieux de vie de qualité aux citoyennes et citoyens du monde, de même qu’aux générations futures. L’INRS a d’ailleurs mis en place un plan d’action en développement durable afin de poursuivre sa mission et adopter une démarche responsable en faveur de la biodiversité.
Dans le cadre du mouvement « No Mow May », la tonte des terrains à l’INRS est désormais retardée pour offrir une diversité de fleurs aux insectes pollinisateurs et autres espèces. De plus, aucun pesticide ni herbicide ne sont utilisés. L’INRS a aussi effectué plusieurs recensements d’arbres et d’arbustes sur ses terrains, notamment à Laval qui regorge d’espèces rares et matures, et une soixantaine d’arbres ont été plantés dans la dernière année. Que ce soit en planification d’aménagements et d’opérations, en enseignement et en recherche, à travers leurs partenariats ou la mobilisation et la sensibilisation de leur communauté, les universités peuvent se poser en chef de file.
En unissant leurs forces, l’INRS, l’École de technologie supérieure, HEC Montréal, Polytechnique Montréal, l’Université de Montréal, l’Université de Sherbrooke, l’Université du Québec à Montréal, l’Université du Québec à Trois-Rivières, l’Université du Québec en Outaouais, l’Université Laval et l’Université McGill illustrent la nécessité d’agir de façon concertée face à cet enjeu de société.
Au cours des prochaines années, la crise de la perte de la biodiversité et celle des changements climatiques étant intimement liées, les aires de distributions des espèces seront particulièrement touchées. Étant donné que les universités du Québec se trouvent à la limite nord du territoire de plusieurs espèces d’Amérique, elles ont un rôle important à jouer pour la protection des habitats écologiques et leur connectivité pour ainsi faciliter l’adaptation de la biodiversité à cette nouvelle réalité.
En s’engageant auprès du mouvement Nature Positive, l’INRS et les universités québécoises s’engagent à contribuer positivement à la diversité biologique en se concertant et en mobilisant leurs savoirs au bénéfice du plus grand nombre. Cette action collective contribuera d’ailleurs à la réalisation des objectifs de développement durable de l’Organisation des Nations unies d’ici 2030.
« Préserver la biodiversité se fait au travers du précieux travail des professeures et professeurs ainsi que de la communauté étudiante de l’INRS, qui continuent d’innover en recherche et en formation pour le bien-être des collectivités et la protection de l’environnement. »
— Claude Guertin, directeur scientifique de l’INRS et chercheur en écologie microbienne et entomologie
Codirigé par la professeure et chercheuse Valérie Langlois, le projet novateur de recherche pancanadien iTrackDNA développe des kits d’analyse pour recenser des espèces sur l’ensemble du territoire canadien. Ces kits utilisent l’ADN environnemental (ADNe) prélevé dans un milieu naturel. Ce matériel génétique permettrait de mieux caractériser les populations d’espèces rares qui se déplacent sur de grandes distances, comme le caribou ou le carcajou, soit parce qu’elles sont importantes pour les Premières Nations, ou parce qu’elles sont menacées ou même jugées invasives.
En marge de la COP15, l’INRS coorganise avec l’ÉTS et l’Université de Montréal, une conférence portant sur le rôle des universités pour la biodiversité les 13 et 14 décembre 2022. Dans le premier volet, des intervenantes et intervenants d’universités québécoises viendront présenter de quelles façons leur établissement gère leurs opérations de manière à préserver et rehausser les milieux écologiques. Le deuxième volet sera axé sur la recherche et la formation : des professeures et professeurs expliqueront comment leurs recherches contribuent à étudier, préserver et à rehausser la biodiversité.