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Innover en santé : 3 millions en subventions des IRSC

13 septembre 2023 | Myriam Castonguay

Mise à jour : 18 septembre 2023

Quatre équipes de l’INRS sont financées par les Instituts de recherche en santé du Canada pour mener des projets innovants. 

Dans le cadre du programme de subventions Projet du printemps 2023, lancé par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), quatre membres du corps professoral du Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie de l’INRS, se voient octroyer un montant total de 3 174 752 $. Leurs équipes feront progresser l’avancement de la recherche dans les domaines des maladies infectieuses et immunitaires ainsi qu’en santé publique et des populations.

Au total, les IRSC ont financé 371 chercheuses et chercheurs pour un investissement de 325 millions de dollars au Canada. 

Virus du Zika : utilisation d’un nouveau modèle d’infection

Le projet « Studying Zika virus neuropathogenesis and its determinants in vivo using a newly engineered zebrafish infection model » copiloté par les professeurs Laurent Chatel-Chaix et Kessen Patten reçoit une subvention de 1 013 626 $.

Les infections par le virus Zika posent un problème mondial de santé publique, en particulier en raison de leurs effets sur le cerveau des nouveau-nés et de l’absence de traitement ou de vaccin. Comprendre le développement de cette maladie nécessite l’utilisation de modèles animaux, tels que les souris. Cependant, ces modèles présentent des limitations en termes de possibilité d’études génétiques, d’accès aux régions infectées du cerveau et de nombre d’individus manipulés.

L’équipe du professeur Chatel-Chaix, expert en virologie, propose un tout nouveau modèle animal : le poisson-zèbre. Développé par le laboratoire du professeur Patten, expert en génétique et maladies neurodégénératives, ce modèle offre une alternative puissante notamment en raison de sa rapidité de développement et de sa capacité à reproduire dans les larves de poisson-zèbre les mêmes symptômes du virus Zika qui se manifestent chez l’humain.

L’utilisation de ce modèle animal permettra une meilleure compréhension de la manière dont le virus Zika affecte le développement du cerveau et pourrait également contribuer au développement de médicaments antiviraux.

Santé environnementale : quantifier les sources d’exposition aux pesticides pour agir en prévention

Un financement d’un montant de 696 159 $ est octroyé à l’équipe de la professeure Maryse Bouchard pour son projet intitulé « Exposition aux pesticides des communautés vivant à proximité de sites de production agricole intensive : Quantifier les sources d’exposition pour agir en prévention ». Le professeur Amadou Barry et la professeure Louise Hénault-Ethier, directrice du Centre Eau Terre Environnement, de l’INRS collaborent au projet.

Les pesticides sont très utilisés en agriculture pour protéger les récoltes. Pourtant, au Canada, aucune étude n’a encore été menée sur l’exposition des personnes qui vivent en milieu agricole. Les travaux menés par la professeure Bouchard visent à mesurer l’exposition à de multiples pesticides chez des personnes vivant à proximité de cultures ou de champs agricoles où certains pesticides sont utilisés massivement, ainsi qu’à identifier les facteurs qui contribuent à l’augmentation de l’exposition chez ces personnes.

Cette recherche sera supervisée par une équipe de scientifiques de différentes disciplines parmi lesquelles la biologie, l’épidémiologie, la toxicologie et les biostatistiques. Elle permettra d’évaluer l’exposition aux pesticides, d’identifier les facteurs de risque et de proposer des stratégies pour réduire les dangers pour la santé, tout en soulignant l’importance de l’agriculture durable.

Grâce à une méthode analytique novatrice, une centaine de pesticides seront mesurés et 300 ménages vivant à moins d’un kilomètre de champs intensivement traités participeront à l’étude.

Santé publique : l’efficacité du vaccin contre la tuberculose

L’experte en épidémiologie Marie-Claude Rousseau reçoit une subvention de 271 576 $ pour son projet intitulé « Sur les traces d’Armand Frappier : quelle est l’efficacité réelle à très long terme du vaccin au bacille Calmette-Guérin (BCG) ? ». La professeure Marie-Élise Parent collaborera au projet.

Découvert il y a plus d’un siècle, le BCG demeure le seul vaccin disponible contre la tuberculose. Maintenant utilisé principalement dans de nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire, il a été offert à la population du Québec des années 1950 à 1970. Cette étude vise à mesurer l’efficacité à très long terme (entre 15 à 66 ans post-vaccination) de la protection conférée par le BCG au Québec.

Les résultats pourraient influencer les futures stratégies mondiales de vaccination contre la tuberculose. Si l’efficacité à très long terme du BCG était confirmée, de nouveaux vaccins devraient le compléter plutôt que de le remplacer dans la lutte contre la tuberculose.

Maladies infectieuses : ouvrir la voie à de nouvelles approches thérapeutiques

Les professeures Simona Stäger et Krista Heinonen reçoivent une subvention de 1 193 400$ pour leur projet intitulé « Mechanisms of visceral leishmaniasis pathogenesis and implications for host-directed therapy development ».

La découverte de médicaments antimicrobiens a permis de réduire considérablement l’incidence des maladies infectieuses. Cependant, la résistance à ces antimicrobiens augmente rapidement, ce qui nécessite le développement fréquent de nouvelles thérapies.

Dans ce projet de recherche, l’équipe de la professeure Stäger en collaboration avec Krista Heinonen explore l’utilisation des lymphocytes T CD4 (globules blancs) pour combattre le parasite Leishmania. Ces cellules de notre système immunitaire ne parviennent pas à remplir leur fonction efficacement lors des stades avancés de l’infection, ce qui entraîne leur mort et permet au parasite de se développer plus rapidement, aggravant ainsi l’infection. L’objectif de cette étude est de comprendre comment maintenir les cellules T CD4 fonctionnelles, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles approches thérapeutiques basées sur la thérapie dirigée par l’hôte. En ciblant les cellules hôtes plutôt que le parasite lui-même, cette approche renforce la réponse immunitaire naturelle du corps contre les maladies infectieuses, en l’occurrence, la leishmaniose viscérale causée par le parasite Leishmania.

Les résultats de ce projet pourraient également aider dans le traitement d’autres maladies infectieuses qui dépendent des lymphocytes T CD4 pour combattre l’infection.

Félicitations aux équipes de l’INRS !

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